Archive for the Histoire du Bijou Fantaisie Category

Bijou de Couture et Bijou de Parurier

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on mars 28, 2012 by Salomé Osorio

Collerette et boucles d’oreilles, fin 50′ Maison Gripoix. Photo Giovanni Gastel.

Entre 1910 et 1970, la mode prend une nouvelle tournure. Et cette mode se dévoile lors de défilés. Les vêtements sont mis en scène avec des accessoires : sacs, chaussures, chapeaux et bijoux. En ce qui concerne les bijoux, le couturier travaille en collaboration avec des paruriers. Ce terme comprenait certains métiers d’art dont le brodeur, le plumassier, le boutonnier, le bottier ou encore le fabriquant de bijoux fantaisie. Ces bijoux sont en général créés pour et avec les maisons de couture, ces pièces sont réservées aux défilés de mode. Viennent ensuite les multiples qui sont destinés aux boutiques attenantes aux maisons de couture.

 

La société Paul Piel (puis Piel Frères à partir de 1892) sera d’un grand soutien pour la fantaisie, jusqu’à sa fermeture dans les années 1930.

Pochette, Etude pour un collier, Escarpin Louboutin en collaboration avec la maison Lesage.

En 1924, Albert Lesage et sa femme, alors modéliste chez Madeleine Vionnet, achètent  la maison Michonet. Ils se spécialisent dans la broderie d’art ; ils recouvrent robes de soirées et accessoires de strass, cristaux et perles. Depuis près d’un demi-siècle, ils accueillent dans leurs ateliers tous les grands noms de la haute couture : Dior, Balmain, Givenchy, Chanel et surtout Christian Lacroix, grand amateur de broderies et inconditionnel de la maison Lesage. Depuis 1992, pour diffuser leur savoir-faire mais aussi pour le protéger, François Lesage, digne héritier de cette famille de brodeurs, a ouvert l’école de broderie Lesage.

Comme pour les vêtements, il y a en général deux collections : la collection haute couture et la collection prêt à porter. Les bijoux sont créés en séries limitées voire en pièces uniques en matières fantaisies. Comme ce bijou doit s’assortir avec des habits très innovants, créatifs voire parfois extravagants, il se doit d’être tout autant créatif.

Le bijou de couture s’impose dès les années 1930 et verra la fin de son âge d’or dans les années 1970 alors que les créateurs indépendants prennent la relève.

Bijou d’Artiste et Bijou Contemporain

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on mars 21, 2012 by Salomé Osorio

Le bijou d’artiste est un bijou créé ou fabriqué (ou les deux) par une personne reconnue au préalable dans une autre discipline comme un artiste. On peut observer que ce sont majoritairement les sculpteurs qui s’essayeront au bijou. On remarque cependant que les artistes s’étant attardés sur le bijou se sont aussi bien exprimés dans la joaillerie que dans la fantaisie. On peut ainsi comprendre que c’est la notoriété du créateur (et en l’occurrence de l’artiste) qui amène ses contemporains à regarder l’objet comme une œuvre. Évidemment, l’objet en question est très souvent digne de cet intérêt.

Deux Broches Araignée, Or et Argent Massif, Louise Bourgeois.

Autour des années 50, le bijou se libère de ses références traditionnelles et s’affirme comme une véritable forme d’expression artistique et un moyen de communication sociale. C’est ce que l’on appellera le bijou contemporain. On retrouve dans cette brève définition les valeurs que voulait exprimer l’UAM (l’Union des Artistes Modernes).

Galeries Parisiennes dans le Domaine du Bijou Contemporain

La galerie Sven, la galerie Gennari et la galerie Sophie Boubat, parmi d’autres, ont joué un rôle important pour la diffusion de la notion de bijou contemporain et d’artistes. Aujourd’hui, les galeries de bijoux sont aux nombre de trois : la galerie Naïla de Monbrison, créée en 1987, propose des bijoux ethniques et contemporains et consacre quatre expositions par an à un artiste ou à un thème ; la galerie Hélène Porée, fondée en 1992, montre les créations françaises et internationales d’avant-garde ; la S, fondée en 1992 par Bruno Livrelli propose des créations françaises et internationales, ainsi que des bijoux d’édition.

Il a plusieurs raisons expliquant la non-dépréciation de ces bijoux pourtant en matières non-précieuses. La première est la qualité esthétique de l’objet. Et plus qu’une simple esthétique, on aperçoit dans l’objet une force poétique qui rappelle parfois celle de l’Art.

De plus, il faut bien penser que ces bijoux sont signés quasiment systématiquement. Ce n’est que dans les années 1970-80 que l’on commence à réfléchir à cette possibilité. D’autre part,les matières utilisées ne sont pas des imitations de matières précieuses, mais bien des matières qui existent pour elles-mêmes. On n’utilise pas des plaqués de métal pour ressembler à l’or, on utilise du silicone, car c’est la première fois dans l’histoire que l’on parvient à avoir une matière souple, légère et solide.

Collier Insectes. Plexiglas et insectes en métal coloré. Elsa Schiaparelli, vers 1938. Brooklyn Muséum.

Le Bijou Fantaisie est à la Mode 3/3

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on mars 14, 2012 by Salomé Osorio

LA PERCEPTION DE LA FANTAISIE

Le bijou fantaisie évolue énormément au cours du siècle et petit à petit son statut change, et cela autant aux yeux des clientes qu’aux yeux des marchands et professionnels.

De 1900 à 1945

Couverture du magazine Femina, 1931.

La presse féminine se popularise. Devant le rôle pris par les femmes dans les décisions d’achat, les directeurs de journaux cherchent à gagner une clientèle féminine et populaire. Le développement de l’industrie des cosmétiques permet la création de plusieurs magazines : Votre beauté (1932), mensuel de luxe s’adressant aux femmes aisées. Jean Prouvost lance Marie-Claire (1939) : il est tiré dès le départ à 800 000 exemplaires et fait révolution.

Les magazines de mode féminine de cette période ne montrent pas encore de bijoux fantaisies, mais ce borne à des modèles de joaillerie.

De 1945 à 1960-70

Illustration pour ELLE, 1960 Georges Barbier Paru dans l’Almanach des modes, 1924. On remarque la broche en matière fantaisie qui ponctue la robe au niveau de l’épaule.

Avant l’industrialisation, prospère encore l’artisan dit de « réparation ». En cette période, il disparait presque totalement. On ne répare plus les bijoux, on en rachète.

Ces bijoux, par leur qualité créative, exercent une réelle influence sur le goût du public et par répercussion sur l’orientation des fabricants. Et c’est véritablement à cette époque que le bijou fantaisie prend deux directions opposées, par démocratisation :  il y a d’un côté, les usines qui assurent la fabrication en série et popularisent un look ; de l’autre, les stylistes ou les artisans de maisons de couture, qui lancent un style.

Au cours de cette période, la presse mode se développe, avec l’arrivée de nouveaux magazines, dont ELLE, après 1945. Le bijou fantaisie trouve petit à petit sa place dans ces revues, même s’ils sont rarement légendés, sauf lorsqu’ils viennent d’une grande maison de couture telle que Chanel.

De 1960-1970 à 2000

Il y a au cours de cette période une volonté de comprendre le bijou fantaisie et de le valoriser comme objet de création voire parfois comme objet d’art. Bien sur, on admettra toujours qu’un bijou d’or et de rubis aura plus de valeur qu’un bijou de bois et de métal ; on les met pourtant de plus en plus sur un pied d’égalité esthétique, à condition que sa technique de fabrication soit irréprochable.

Le bijou fantaisie gagne progressivement le marché des antiquaires et des maisons de vente. On voit en lui un retour à une créativité brute et vraie : il se démocratise, et, devenant plus humble, retrouve les vertus magiques des premiers galets peints, ses ancêtres.

Les gammes de prix sont nombreuses et se calquent finalement à la multiplicité des classes sociales. L’offre est très segmentée, de l’entrée au haut de gamme, ce qui lui confère un important potentiel de diversification (style et matériaux), finalement supérieur au marché du bijou précieux.

Le Bijou Fantaisie est à la Mode 2/3

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on mars 8, 2012 by Salomé Osorio

L’INSTITUTIONNALISATION DE LA FANTAISIE

Associations d’Artistes

L’UAM (L’Union des Artistes Modernes) regroupait plusieurs artistes, architectes, créateurs qui s’opposaient à l’académisme dans leurs domaines de création. Peu importent le résultat, la fonction de l’objet ou même les matières utilisées. On passe des sièges en tube d’acier de René Herbst aux tissages artisanaux d’Hélène Henry. Puis on s’arrête sur les bijoux en métaux précieux de Raymond Templier et les meubles « bon marché » de Francis Jourdain. Il n’y a pourtant pas de lien franc, qu’il soit intellectuel ou technique entre ces quelques œuvres. Par contre, ces individus sont liés par une même volonté : utiliser des matériaux nouveaux et intégrer les formes du monde industriel.

Et ce sont bien les bijoutiers de l’UAM qui, en préférant utiliser l’argent plutôt que l’or, feront prévaloir l’innovation formelle et conceptuelle sur la valeur intrinsèque du bijou. Trente ans après sa création, le groupe se dissout. On accuse parfois le concept même de l’UAM, trop vaste pour être contenu. Ou peut-être a-t-il apporté trop de confusion aux contemporains, qui n’étaient pas encore près à recevoir ces idées. Cette association fut peut-être la première à comprendre que les matières utilisées n’ont pas de rapport avec la recherche artistique de l’objet.

En 1982, un petit groupe d’artistes et autres bijoutiers créateurs se constitue sous le nom d’Héphaïstos. Il s’agit d’une association française fondée par cinq créateurs de bijoux dont Catherine Noll.

Quelques années plus tôt, en 1976, c’est Gilles Jonemann qui fonde les ateliers de Font Blanche, près de Nîmes.

Collier composé de perles en jade, de galets en cristal de roche et jade gravés. Fermoir en cristal de roche. Catherine Noll, 1980.
Bracelet Chat, Collection de Février 1989. Cuir, noix de coco et métal. Gilles Jonemann.

 

Ces deux groupes, indépendants de tout académisme, répondent en fait à une demande. Plus tellement sur le plan conceptuel voire intellectuel de l’UAM, mais sur le plan technique. Les créateurs libres d’esprit sont de plus en plus nombreux, mais ont besoin de référence, de méthode.

Et L’Enseignement ?

En dehors de l’instruction du métier d’orfèvre joaillier, il est difficile d’apprendre les techniques de fabrication, ou l’Histoire de la bijouterie fantaisie qui permettrait à l’apprenti d’avoir des références stylistiques.

Ceci dit, les enseignements du bijou dans sa généralité, ne sont pas non plus très nombreux. Il existe l’AFEDAP Paris, l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg, en choisissant une filière précise, l’école technique privée de la bijouterie-joaillerie (la HBJO) et enfin l’institut de Bijouterie de Saumur. Cependant, on remarque que cette discipline est souvent suivie dès la fin du collège à travers une formation professionnelle, comme le CAP, le BEP ou autre Bac Pro. Pour les jeunes créateurs désireux d’avoir un diplôme reconnu mais pas dans un objectif d’artisanat ou d’ouvrier, il n’y a pas de demi-mesure.

Jean-Yves le Mignot, président de la Triennale de Bijou, tente une explication lors de la troisième triennale du bijou. «  La France est avant tout un pays qui a une tradition dans le domaine de la joaillerie, une tradition doublée d’un grand savoir-faire. La conséquence directe de ce phénomène est que les écoles orientent leur formation dans ce sens et cherchent avant tout à fournir de bons techniciens pour la joaillerie au détriment de la création. Ce qui manque en France, ce sont des formations de troisième cycle pour la création de bijoux ».

Pourtant, aujourd’hui encore, « ces formations de troisième cycle » où la créativité plutôt que la technique serait mise en valeur, n’existent pas. Il est possible que le non enseignement du bijou fantaisie dévalorise ce métier, aux yeux de la clientèle certes, mais aussi aux yeux du créateur qui aurait besoin d’une approbation vis-à-vis d’une autorité compétente en ce domaine .

Le Bijou Fantaisie est à la Mode 1/3

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie with tags on février 29, 2012 by Salomé Osorio

LA FEMME MODERNE

Après les années guerre, la femme tourne de plus en plus sa vie vers le confort, et la mode vestimentaire s’adaptera progressivement à cette volonté. Le bijou suivra. En effet, la somptuosité des pierres ne s’adapte plus à ces nouvelles tenues, et les pierres décoratives sont de plus en plus utilisées. La deuxième guerre mondiale achève ces changements, vingt ans plus tard.

Plus la femme se déshabille, plus elle éprouve le besoin de se parer de bijoux importants. La mode des années 1920 et des années suivantes se libère totalement des formes étriquées à base de baleines et autres corsets. Les formes de la femme sont mises en valeur avec des tissus fluides et légers comme la mousseline de soie. Et avec ces nouveaux tissus et nouvelles coupes, il faut de nouveaux bijoux, plus décontractés parfois. Le bijou n’est plus réservé aux tissus ou aux bals, il se marie admirablement au jersey, au tweed, aux chandails. C’est le bijou de tous les jours qui nait.

Le bijou opère dès lors comme langage, manière d’exprimer son moi profond, de révéler sa personnalité, voire de revendiquer sa différence. Et cela que ce soit une femme avec de grands moyens ou de petits budgets.

En mai-juin 68, des mouvements de révolte surviennent en France. Ces événements sont  caractérisés par une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l’impérialisme, et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place. Enclenchée par une révolte de la jeunesse étudiante parisienne, puis gagnant le monde ouvrier et pratiquement toutes les catégories de population sur l’ensemble du territoire, elle reste le plus important mouvement social de l’histoire de France du XXsiècle.

Cette jeunesse étudiante avide de changement et d’égalité sociale est aussi celle qui porte les bijoux de bois peint, de bakélite, de plastique et de verre. Où les couleurs flashy sont de nécessité et les formes étranges appréciées. Mais à vrai dire, ces bijoux on ne peut que les imaginer parce qu’en fait ils n’ont pas résisté aux années. Les Bijoux Isadora récupèrent des pièces détachées de bijoux anciens et les remontent avec des associations originales.

C’est au début des années 70 que les derniers vestiges de l’étiquette dans habillement ; le tailleur-pantalon d’Yves Saint-Laurent en est le témoignage. Cela encourage encore les femmes à dévoiler une partie de leur personnalité et à l’affirmer devant tous.

Si la joaillerie reste un support d’invention important, progressivement le bijou fantaisie séduit pour ses styles variés qui correspondent à toutes sortes de femmes : de la théâtrale, qui ose encore le bijou d’apparat, à l’affranchie, qui n’attend plus pour qu’on lui offre.

Ce dernier point a d’ailleurs son importance. En effet, le bijou créatif est accessible financièrement à toutes les femmes, elles peuvent maintenant se l’offrir avec leurs propres moyens. Ça y est, l’achat d’impulsion et la course à la consommation sont bien installés, nous voilà entrés dans notre société moderne !

LES MATIERES PLASTIQUES

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on février 2, 2012 by Salomé Osorio

En 1940, la banque de France interdit le commerce de l’or, ce qui empêche définitivement la création de nouveaux modèles en joaillerie. Les créateurs se tournent rapidement vers le semi-précieux et la fantaisie. La guerre permet aussi à la femme de prendre de l’importance dans la société, et dès que l’économie le permet, elle tourne de plus en plus sa vie vers le confort.

La mode vestimentaire s’adapte progressivement à cette volonté. Le bijou suivra. Mais il faudra l’ajuster aussi, la somptuosité des pierres ne fonctionne plus avec la vie moderne.

Entre 1907–1909, Leo Baekeland, chimiste américain d’origine belge, met au point la Bakélite. Il s’agit d’une résine thermodurcissable. (Constituée à partir d’une résine de formaldéhyde de phénol thermodurcissable, dont la nomenclature chimique officielle est l’anhydrure de polyoxybenzylméthylèneglycol (!). Ce matériau marquera le début des matières plastiques. Il sera largement utilisé en bijou fantaisie et en objet usuel (on pense au téléphone).

Les bijoux en plastique seront rarement signés et parce qu’il y a eu plusieurs centres de fabrication en Europe au même moment, il est difficile de déterminer si l’objet fut fabriqué en France ou non.

LES BROCHES DE LEA STEIN

Léa Stein produit la majorité de ses Bijoux entre 1960 et 1980. Elle continue aujourd’hui à créer deux modèles par an. Elle utilise cette nouvelle matière aux couleurs vives et chatoyantes : la Rhodoïd.

Expertise sur Authenticité.fr

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie with tags , , , , , on juin 3, 2010 by Salomé Osorio

Je suis très fière de vous annoncer que mon premier article dédié au bijou fantaisie vient de paraitre sur Authenticité.fr. Dans le cadre de ma formation en marché de l’art, je viens de terminer l’écriture de mon mémoire sur le Bijou Fantaisie Animalier au 20ème siècle. C’est dans cette optique que les experts de Authenticité m’ont demandé d’écrire un article sur le sujet. Je vous invite à aller le lire en cliquant sur ce lien.

Authenticité.fr est un site en ligne d’expertise d’objets, de peintures, de sculptures et finalement de tout ce qui à attrait à l’art et au design, et cela de toutes les époques et origines. Laurent Hache, à Paris et Cédric Henon à Londres ont fondé ce site internet il y a peu, et ils ont déjà le succès qu’ils méritent. Nos deux experts proposent de vous guider dans toutes les étapes du marché de l’art :

L’estimation : ils vous transmettent une fiche détaillée de votre objet, pour 28 euros.

L’expertise :  ils vous conseillent  sur la meilleure façon de protéger votre patrimoine, en l’assurant par exemple.

Le courtage : ils vous accompagnent et vous conseillent dans l’achat ou la vente d’un objet en vente publique ou en galerie.

Et parce que le marché de l’art les passionne, chaque Mardi dans la rubrique Actualité, Laurent Hache ou d’autres experts triés sur le volet, s’amuse à décortiquer un sujet qu’il soit d’actualité ou indémodable. Avec aussi des sujets plus  pratiques qui permettent aux débutants du monde de l’art de mettre le pied à l’étrier.  Personnellement mes articles préférés sont Comprendre l’abstraction lyrique, Les tabatières chinoises, Les Shunga ou l’érotisme japonais (attention celui-ci est assez explicite ! ) ou encore Trois aquarelles inédites du peintre animalier de Condamy (pour l’adorable tête effronté du chien qui vient de casser un vase).

Et pour ceux qui n’ont pas besoin d’expertise mais plutôt d’apprendre à expertiser, notre équipe d’expert a pensé à tout ! Suivez-les dans les galeries parisiennes, les grandes maisons de ventes ou aux puces et ils vous apprendront tout des trucs et astuces des professionnels du marché de l’art avec Haute Curiosité. C’était mon cadeau de Noël à mon frère qui avait choisit de parcourir les galeries rives Gauche et l’Hôtel Drouot à la recherche de mobilier Design du 20ème siècle. J’ai eu beaucoup de succès.

Les Débuts du Bijou Fantaisie 3/3

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on avril 15, 2010 by Salomé Osorio

La bijouterie fantaisie fut baptisée ainsi lors de l’exposition universelle de 1900 à Paris. Elle englobait alors tous bijoux qui ne sont pas de joaillerie ou de bijouterie. Mais très rapidement on peut se rendre compte que ce même nom, il y a en fait deux catégories de bijou : le Bijou Fantaisie-Pacotille et le Bijou Fantaisie-Créatif.

Ce que j’ai appelé le bijou fantaisie pacotille, est un bijou fait de matières non précieuses, fabriqué en grande quantité à des prix négligeables. Cette production de  basse qualité (qui existe toujours aujourd’hui) fera la mauvaise réputation du bijou Fantaisie dans toutes ses expressions.  Pourtant, dès le début du 20ème siècle, en parallèle de cette production, va naître le bijou fantaisie-créatif mais non précieux, un bijou fait de toutes les matières possibles et imaginable où la création est le maître mot.

Selon certains, ce n’est plus la matière qui définie la « catégorisation » du bijou mais le trait, l’idée, la création. Tout comme on voit de nos jours des sculptures en polystyrène prendre la place et les prix d’une sculpture en bronze.

Plutôt que de redonner ses lettres de noblesse au terme « bijou fantaisie », on a préféré inventer de nouveaux termes désignant exactement la même chose, comme le bijou de couture, d’artiste ou plus dernièrement de haute fantaisie. Alors qu’il me semble que ce mot de Fantaisie correspondait totalement à la créativité du 20ème siècle, parce que les bijoux sortent de l’imagination du créateur avec pour unique but : de marquer, de plaire, d’affirmer une personnalité excentrique ou bien un caprice passager.

Revenons d’ailleurs sur ce mot de Fantaisie tellement évocateur de contre sens. En effet le premier sens du mot « fantaisie » renvoie à l’extravagance, à l’initiative imprévue et agréable, mais aussi à une volonté de s’affranchir des règles. Mais c’était surtout l’ancien synonyme de l’imagination, comme le souligne Voltaire. La fantaisie est aussi une volonté passagère, « des goûts extraordinaires qui ne sont pas de durée ». C’est un bonheur spontané et fugace, comme un bijou qui nous séduit, autant par son prix que par son unicité, mais qui ne sera pas pour autant éternel par ce que nous entrons alors dans une société de consommation, et qu’il faut changer souvent de style souvent, au rythme des modes.

Voici dès à présent les deux dénotations de la fantaisie et par extension du bijou fantaisie qui commence à se contredire. En effet cette dernière notion de volonté passagère peut renvoyer d’une part au caractère inconstant de la femme qui se lasse rapidement d’un modèle, comme il peut renvoyer à l’achat d’impulsion qu’est le bijou fantaisie puisqu’il est à des prix qui resteront toujours « raisonnable ».

Le bijou a toujours été un symbole de l’attachement entre celui qui offre et celui qui reçoit et dans le cas d’un achat personnel, le bijou tend à refléter la personne qui le commande ou le choisit. Mais au 20ème siècle, alors que le statut de la femme progresse énormément, le bijou change, s’affranchit des normes.

Émail sur cuivre, corail, cornaline, turquoise, cristal de roche, malachite, améthyste, grenat, kyanite, quartz rose et fumé et perles. Vermeil.

Les Débuts du Bijou Fantaisie 2/3

Posted in Bijoux, Boucles d'oreille, Histoire du Bijou Fantaisie on avril 8, 2010 by Salomé Osorio

« Le bijou est une discipline sérieuse, fait pour une catégorie élevée socialement et doit mettre en valeur la richesse de la personne ainsi que sa beauté. Il faut donc les meilleurs matériaux associés aux meilleurs techniques donc la joaillerie.» (Extrait du site internet du musée des Arts Décoratifs)  Avec cette phrase on se demande comment la fantaisie à réussit à s’imposer face à la joaillerie. Voici rapidement les facteurs poussant au développement du non précieux.

Il me semble que c’est avec  le bijou d’imitation au 18ème siècle que le non-précieux s’installe pour de bon. Le bijou d’imitation est, comme son nom l’indique, un bijou qui reproduit les parures véritables mais avec des matières non précieuses. Et justement, ces matières non précieuses se multiplient au 18ème siècle. La pâte de verre était déjà utilisée depuis le moyen âge pour sa capacité à imiter les pierres précieuses. On connaissait aussi le doublé * de pierre et le verre teinté depuis au moins le 17ème siècle. Mais c’est Joseph Stasser, joaillier parisien, en inventant un cristal simulant le brillant appelé le strass, va définitivement mettre le non précieux à la mode. Cela va installer dans les esprits que le faux peu être perçu indépendamment du vrai. Cette époque voit aussi une multiplication du non-précieux dans les métaux : le doublé, le plaqué, le doré permettront d’utiliser une infime quantité d’or ; Le pomonne, le pinchbeck, le similor, le chrysocale sont des alliages imitant l’or tandis que le ruolz, le tiers-argent et le maillechort imitent l’argent. Ainsi, les métaux précieux ne sont définitivement plus incontournables pour fabriquer de petits ouvrages.

Jusque au préambule du 19ème siècle un équilibre s’était installé, car finalement les seuls personnes pouvant s’offrir de telles parures était les nobles et le clergé. Le bijou était donc une preuve directe de son milieu et de son élégance ; un homme avec une chevalière en métal jaune était forcément un noble avec ses armes fondu dans l’or. Aucune confusion n’était possible. Mais avec la Révolution Française en 1789, une volonté d’égalité sociale bouleverse tous les codes établis. Les nobles ne sont plus les seuls au contrôle de la richesse, bien souvent d’ailleurs ils ont perdu leur fortune. Maintenant, les bourgeois ont autant de poids social que les aristocrates, mais ils ne vont pas se réinventer des codes, car ils restent fascinés pas le monde des aristocrates, ils vont, la plus part du temps,  s’approprier les codes de la grande noblesse, du moins vont essayer, car il y aura toujours un décalage, mais avant tout de mentalité. L’émergence de la bourgeoisie créé la demande du bijou moins précieux et non-précieux. Il s’adapte totalement au budget plus modeste des bourgeois qui rêvent sur les parures de gemmes des nobles.

Le 19ème siècle continue d’établir la notion de semi-précieux. L’utilisation des pierres dites décoratives continueront de se multiplier ; de  l’onyx, au corail ou encore la pierre de lave. Les techniques de dorure et d’argenture  du métal continuent elles aussi à se diversifier.

Suite au prochain épisode ! . . .

*Le doublé d’une pierre, prenons comme exemple l’émeraude, consiste à enrober une plaque très fine de d’émeraude dans du verre transparent. Une fois taillé, la « pierre » par un effet d’optique parait n’être qu’émeraude.

Pour faire ces boucles d’oreille, je suis parti d’un fils de cuivre relativement épais que j’ai écrasé en suivant la forme que j’avais dans ma tête. Une fois émaillé, j’ai ajouté quelques perles d’améthystes ou de turquoises. Le principe ces bijoux est bien d’avoir deux boucles d’oreille différentes. L’une est très imposante l’autre est juste un rappel des couleurs, ce qui apporte une harmonie dans cette non symétrie. La paire de boucles d’oreille est à 150 euros.

Les Débuts du Bijou Fantaisie 1/3

Posted in Bagues, Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on avril 3, 2010 by Salomé Osorio

Je remarque soudain que je parle de bijoux depuis plusieurs mois mais que je ne l’ai finalement jamais parlé du bijou en lui même, ni plus particulièrement du bijou fantaisie. Aussi je me lance avec ce premier article.

Le bijou a toujours été un accessoire incontournable. Tout d’abord parce que c’est une preuve d’amour, d’amitié entre les humains, mais aussi parce que c’est un faire valoir social. Depuis toujours, on choisit pour les bijoux les meilleurs matériaux travaillés par les meilleurs artisans, parce que si cet élément décoratif doit signifier notre pouvoir, notre niveau social ou notre attachement amoureux, il faut que cet objet d’orfèvrerie s’approche le plus possible de la perfection. Ainsi on utilise le plus beau métal : l’or, et les pierres les plus précieuses : les pierres les plus pures. Aussi ces matériaux sont devenus, par leur rareté et leur prix, la référence au luxe, à la richesse et certainement aussi au bon goût et à l’élégance.

Un bijou est un petit ouvrage, rappelant au luxe, à la parure et à l’ornement. Le bijou, comme le joyau, semble avoir les mêmes origines que la Joie (du mot breton bizou) et est un dérivé du jeu et de la jouissance en italien (du latin Gaudium). L’étymologie différencie aussi le bijou-objet-décoratif du bijou-accessoire qui est, dans le deuxième cas, un complément décoratif du costume.

La Bijouterie est uniquement le travail de l’or, de l’argent et du platine. Selon la SEMA (Société d’Encouragements aux Métiers d’Art), « le Bijoutier conçoit, réalise, répare, entretient, transforme des bijoux en métaux précieux. » La Joaillerie est la mise en valeur des pierres précieuses ou fines (les gemmes) sur une monture en métal. La joaillerie est en effet basée sur l’exploitation des propriétés physiques des pierres, et notamment du diamant.

Suite au prochain épisode ! . . .

Cette bague c’est la Vitesse. Des barres rigoureusement droites en onyx s’étirent d’un nid de pierres facettées d’agate. Les barres arrondies à leurs extrémités s’étalent sur la main mais la bague reste confortable et équilibrée.