Archive pour avril, 2010

Les Bacchantes Printanières

Posted in Accessoires, Bagues, Bijoux, Colliers with tags , on avril 29, 2010 by Salomé Osorio

Ça y est ca y c’est le printemps et on le sent déjà bien installé. Il fait bon, il fait beau, le soleil brille et les oiseaux chantent. Il ne reste plus qu’à danser ! Voilà pourquoi j’inaugure les beaux jours avec ses deux bacchantes qui font la ronde.

« Les Bacchantes étaient principalement des femmes (mais il existait aussi des Bacchants) qui célébraient les mystères de Dionysos-Bacchus. Les premières qui portèrent ce nom furent les nymphes nourrices de Bacchus, qui le suivirent à la conquête des Indes. Elles couraient çà et là, échevelées, à demi nues ou couvertes de peaux de tigres, la tête couronnée de lierre, le thyrse à la main, dansant et remplissant l’air de cris discordants. » (Wikipédia)

Bon je ne sais pas pour les cris discordants, ça me parait un peu extrême. Gardons l’adaptation moderne de ses femmes. Certaines sont dites Bacchantes parce qu’elles se livrent volontiers aux plaisirs de la table. Bacchus avec le vin les suit de près. Une bacchante est aussi une femme sans vraiment de modestie, ou de retenue.

J’ai retrouvé ce motif dans un recueil de gravure, mais il est certain qu’il est dans la suite des études de « la  Danse » d’Henri Matisse, au début des années 1900.

Cuivre émaillé, gun métal et perles noires.

D’un coté les silhouettes des deux danseuses sont émaillées en jaune vif. Cette face est lumineuse et serait bien mise en valeur par l’une ou l’autre de ces bagues.

Cuivre émaillé, gun métal et perles noires.

Si vous tournez le collier, il change de couleur. J’ai choisi une autre couleur très gaie, l’orange. Avec cette face, j’ai tout de suite pensé à la bague La Désarçonnée. D’abord pour ses couleurs qui reprennent l’exacte tonalité de la silhouette. Mais aussi pour son nom. Oui oui oui, au cours de ces danses insouciantes, certaines nymphes exaltées trébuchent parfois.

Quartz et cornaline. Argent.

Pour un ensemble plus soft, surtout si vous aussi vous allez courir pieds nus dans l’herbe, deux piques à cheveux suffisent. Le pic est en ébène, l’un est recouvert de perles noires l’autre de cornaline.

Les Débuts du Bijou Fantaisie 3/3

Posted in Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on avril 15, 2010 by Salomé Osorio

La bijouterie fantaisie fut baptisée ainsi lors de l’exposition universelle de 1900 à Paris. Elle englobait alors tous bijoux qui ne sont pas de joaillerie ou de bijouterie. Mais très rapidement on peut se rendre compte que ce même nom, il y a en fait deux catégories de bijou : le Bijou Fantaisie-Pacotille et le Bijou Fantaisie-Créatif.

Ce que j’ai appelé le bijou fantaisie pacotille, est un bijou fait de matières non précieuses, fabriqué en grande quantité à des prix négligeables. Cette production de  basse qualité (qui existe toujours aujourd’hui) fera la mauvaise réputation du bijou Fantaisie dans toutes ses expressions.  Pourtant, dès le début du 20ème siècle, en parallèle de cette production, va naître le bijou fantaisie-créatif mais non précieux, un bijou fait de toutes les matières possibles et imaginable où la création est le maître mot.

Selon certains, ce n’est plus la matière qui définie la « catégorisation » du bijou mais le trait, l’idée, la création. Tout comme on voit de nos jours des sculptures en polystyrène prendre la place et les prix d’une sculpture en bronze.

Plutôt que de redonner ses lettres de noblesse au terme « bijou fantaisie », on a préféré inventer de nouveaux termes désignant exactement la même chose, comme le bijou de couture, d’artiste ou plus dernièrement de haute fantaisie. Alors qu’il me semble que ce mot de Fantaisie correspondait totalement à la créativité du 20ème siècle, parce que les bijoux sortent de l’imagination du créateur avec pour unique but : de marquer, de plaire, d’affirmer une personnalité excentrique ou bien un caprice passager.

Revenons d’ailleurs sur ce mot de Fantaisie tellement évocateur de contre sens. En effet le premier sens du mot « fantaisie » renvoie à l’extravagance, à l’initiative imprévue et agréable, mais aussi à une volonté de s’affranchir des règles. Mais c’était surtout l’ancien synonyme de l’imagination, comme le souligne Voltaire. La fantaisie est aussi une volonté passagère, « des goûts extraordinaires qui ne sont pas de durée ». C’est un bonheur spontané et fugace, comme un bijou qui nous séduit, autant par son prix que par son unicité, mais qui ne sera pas pour autant éternel par ce que nous entrons alors dans une société de consommation, et qu’il faut changer souvent de style souvent, au rythme des modes.

Voici dès à présent les deux dénotations de la fantaisie et par extension du bijou fantaisie qui commence à se contredire. En effet cette dernière notion de volonté passagère peut renvoyer d’une part au caractère inconstant de la femme qui se lasse rapidement d’un modèle, comme il peut renvoyer à l’achat d’impulsion qu’est le bijou fantaisie puisqu’il est à des prix qui resteront toujours « raisonnable ».

Le bijou a toujours été un symbole de l’attachement entre celui qui offre et celui qui reçoit et dans le cas d’un achat personnel, le bijou tend à refléter la personne qui le commande ou le choisit. Mais au 20ème siècle, alors que le statut de la femme progresse énormément, le bijou change, s’affranchit des normes.

Émail sur cuivre, corail, cornaline, turquoise, cristal de roche, malachite, améthyste, grenat, kyanite, quartz rose et fumé et perles. Vermeil.

Les Débuts du Bijou Fantaisie 2/3

Posted in Bijoux, Boucles d'oreille, Histoire du Bijou Fantaisie on avril 8, 2010 by Salomé Osorio

« Le bijou est une discipline sérieuse, fait pour une catégorie élevée socialement et doit mettre en valeur la richesse de la personne ainsi que sa beauté. Il faut donc les meilleurs matériaux associés aux meilleurs techniques donc la joaillerie.» (Extrait du site internet du musée des Arts Décoratifs)  Avec cette phrase on se demande comment la fantaisie à réussit à s’imposer face à la joaillerie. Voici rapidement les facteurs poussant au développement du non précieux.

Il me semble que c’est avec  le bijou d’imitation au 18ème siècle que le non-précieux s’installe pour de bon. Le bijou d’imitation est, comme son nom l’indique, un bijou qui reproduit les parures véritables mais avec des matières non précieuses. Et justement, ces matières non précieuses se multiplient au 18ème siècle. La pâte de verre était déjà utilisée depuis le moyen âge pour sa capacité à imiter les pierres précieuses. On connaissait aussi le doublé * de pierre et le verre teinté depuis au moins le 17ème siècle. Mais c’est Joseph Stasser, joaillier parisien, en inventant un cristal simulant le brillant appelé le strass, va définitivement mettre le non précieux à la mode. Cela va installer dans les esprits que le faux peu être perçu indépendamment du vrai. Cette époque voit aussi une multiplication du non-précieux dans les métaux : le doublé, le plaqué, le doré permettront d’utiliser une infime quantité d’or ; Le pomonne, le pinchbeck, le similor, le chrysocale sont des alliages imitant l’or tandis que le ruolz, le tiers-argent et le maillechort imitent l’argent. Ainsi, les métaux précieux ne sont définitivement plus incontournables pour fabriquer de petits ouvrages.

Jusque au préambule du 19ème siècle un équilibre s’était installé, car finalement les seuls personnes pouvant s’offrir de telles parures était les nobles et le clergé. Le bijou était donc une preuve directe de son milieu et de son élégance ; un homme avec une chevalière en métal jaune était forcément un noble avec ses armes fondu dans l’or. Aucune confusion n’était possible. Mais avec la Révolution Française en 1789, une volonté d’égalité sociale bouleverse tous les codes établis. Les nobles ne sont plus les seuls au contrôle de la richesse, bien souvent d’ailleurs ils ont perdu leur fortune. Maintenant, les bourgeois ont autant de poids social que les aristocrates, mais ils ne vont pas se réinventer des codes, car ils restent fascinés pas le monde des aristocrates, ils vont, la plus part du temps,  s’approprier les codes de la grande noblesse, du moins vont essayer, car il y aura toujours un décalage, mais avant tout de mentalité. L’émergence de la bourgeoisie créé la demande du bijou moins précieux et non-précieux. Il s’adapte totalement au budget plus modeste des bourgeois qui rêvent sur les parures de gemmes des nobles.

Le 19ème siècle continue d’établir la notion de semi-précieux. L’utilisation des pierres dites décoratives continueront de se multiplier ; de  l’onyx, au corail ou encore la pierre de lave. Les techniques de dorure et d’argenture  du métal continuent elles aussi à se diversifier.

Suite au prochain épisode ! . . .

*Le doublé d’une pierre, prenons comme exemple l’émeraude, consiste à enrober une plaque très fine de d’émeraude dans du verre transparent. Une fois taillé, la « pierre » par un effet d’optique parait n’être qu’émeraude.

Pour faire ces boucles d’oreille, je suis parti d’un fils de cuivre relativement épais que j’ai écrasé en suivant la forme que j’avais dans ma tête. Une fois émaillé, j’ai ajouté quelques perles d’améthystes ou de turquoises. Le principe ces bijoux est bien d’avoir deux boucles d’oreille différentes. L’une est très imposante l’autre est juste un rappel des couleurs, ce qui apporte une harmonie dans cette non symétrie. La paire de boucles d’oreille est à 150 euros.

Les Débuts du Bijou Fantaisie 1/3

Posted in Bagues, Bijoux, Histoire du Bijou Fantaisie on avril 3, 2010 by Salomé Osorio

Je remarque soudain que je parle de bijoux depuis plusieurs mois mais que je ne l’ai finalement jamais parlé du bijou en lui même, ni plus particulièrement du bijou fantaisie. Aussi je me lance avec ce premier article.

Le bijou a toujours été un accessoire incontournable. Tout d’abord parce que c’est une preuve d’amour, d’amitié entre les humains, mais aussi parce que c’est un faire valoir social. Depuis toujours, on choisit pour les bijoux les meilleurs matériaux travaillés par les meilleurs artisans, parce que si cet élément décoratif doit signifier notre pouvoir, notre niveau social ou notre attachement amoureux, il faut que cet objet d’orfèvrerie s’approche le plus possible de la perfection. Ainsi on utilise le plus beau métal : l’or, et les pierres les plus précieuses : les pierres les plus pures. Aussi ces matériaux sont devenus, par leur rareté et leur prix, la référence au luxe, à la richesse et certainement aussi au bon goût et à l’élégance.

Un bijou est un petit ouvrage, rappelant au luxe, à la parure et à l’ornement. Le bijou, comme le joyau, semble avoir les mêmes origines que la Joie (du mot breton bizou) et est un dérivé du jeu et de la jouissance en italien (du latin Gaudium). L’étymologie différencie aussi le bijou-objet-décoratif du bijou-accessoire qui est, dans le deuxième cas, un complément décoratif du costume.

La Bijouterie est uniquement le travail de l’or, de l’argent et du platine. Selon la SEMA (Société d’Encouragements aux Métiers d’Art), « le Bijoutier conçoit, réalise, répare, entretient, transforme des bijoux en métaux précieux. » La Joaillerie est la mise en valeur des pierres précieuses ou fines (les gemmes) sur une monture en métal. La joaillerie est en effet basée sur l’exploitation des propriétés physiques des pierres, et notamment du diamant.

Suite au prochain épisode ! . . .

Cette bague c’est la Vitesse. Des barres rigoureusement droites en onyx s’étirent d’un nid de pierres facettées d’agate. Les barres arrondies à leurs extrémités s’étalent sur la main mais la bague reste confortable et équilibrée.