Archive pour septembre, 2010

Les Perles

Posted in Bijoux, Gemmologie on septembre 10, 2010 by Salomé Osorio

Les perles se forment dans la coquille d’une huitre lorsqu’un grain de sable (ou autre structure animale, végétale ou minérale) vient se loger dans le tissu de l’huitre. L’huitre est gênée par cet « irritant » et pour l’éjecter plus facilement, elle sécrète autour de cet élément parfois microscopique de la nacre, composée de carbonate de calcium et de substances organique, qui s’accumulent graduellement, par couches successives, autour de l’irritant.

Perles baroques et argent.

Perles baroques et argent.

  • Les perles fines sont les perles qui se forment naturellement par hasard. Les pêcheurs de perles fines peuvent ouvrir 5000 huitres sans trouver une perle. Il faut en effet beaucoup de chance pour que le timing soit bon : que la perle soit bien formée mais pas encore assez grosse pour que l’huitre l’ai recrachée dans la mer. Je pense parfois aux milliers de perles fines qui doivent peupler les fonds marins sans que personne ne puissent y accéder. Cette pêche a été très règlementée afin de préserver au maximum les fonds marins. On en récolte encore de façon extrêmement sporadique dans le golfe persique. La valeur marchande des perles fines est difficile à déterminer tellement leur coût est élevé. C’est la Reine d’Angleterre qui a la collection la plus importante.

Les perles d’eau douce « fines » (c’est à dire pas cultivée par l’homme) sont moissonnées par la Chine depuis au moins 2200 avant J-C, mais aussi par les États-Unis, principalement dans le Mississippi. La pollution des eaux a réduit considérablement la croissance des mollusques d’eau douce et aujourd’hui les perles d’eau douce sont cultivées par les Chinois majoritairement. Il faut d’ailleurs dire que la Chine est aussi une grande productrice de perles d’eau de mer. On a coutume de dire que les perles d’eau douce ont un lustre moins brillant que celles d’eau de mer, elles offrent cependant une plus large variété de couleurs et de formes.

  • Les perles de cultures sont des perles tout aussi naturelle, mais la main de l’homme les aide à grandir dans ce que l’on appel des fermes, gérées par des perliculteurs. Ces derniers stimulent la création d’une perle en insérant un noyau remplaçant l’irritant par une opération quasi chirurgicale : on ouvre l’huitre de 2 ou 3 cm, un technicien fait une incision sur la gonade (organe reproducteur) de l’huitre et insère le noyau à l’intérieur. Ce noyau appelé nucléon ou nucléus est en général une petite boule sculptée dans la coquille d’une huitre, en nacre donc. Ainsi la formation et la découverte de la perle ne sont plus laissées à la chance. On commence véritablement à les cultiver à la fin du 19ème siècle au Japon, avec principalement le chercheur Kokichi Mikimoto. Si cette technique a permis la production en grande quantité de perles, elle a aussi permis de contrôler le diamètre de la perle : celui-ci est en effet déterminé par la taille du noyau que l’on insère dans le tissus de l’huitre.

Les perles de Mikimoto, appelées perles d’Akoya, sont produites dans des huitres de petites dimensions, ce qui explique que les perles créées ne sont pas de grandes tailles : entre 2 et 11 mm. L’épaisseur de la nacre doit être de 0,35 à 0,7 mm, c’est à dire que les huitres doivent rester entre 9 à 16 mois dans l’eau. Étant de plus petite tailles, elles sont aussi plus ronde, du parfaitement rond au presque rond.

Les perles d’Australie, ou des mers du Sud, grandissent dans des huitres aux dimensions plus importantes, et produisent donc des perles plus grosses : entre 9 et 20 mm. La nacre, exceptionnellement épaisse, s’étend de 2 à 6mm, donnant à cette variété de perle un lustre (une brillance) unique et satiné. Ces huitres restent aussi plus longtemps dans l’eau (normal puisque la couche perlière est plus importante), ces perles sont moissonnées après au moins 2 ans. Les perles des mers du Sud ont également un choix subtil de couleurs, en général blanc, argenté, et or, que l’on ne trouve que très rarement dans d’autres types de perles.

Les perles de Tahiti sont produites par de grandes huitres (jusqu’à 30cm de long pour environ 5kg) aux lèvres noires, dans les îles de la Polynésie française. Ces perles sont dans des camaïeux de noir avec un diamètre supérieur à 8mm. Les perles de correspondant pas aux critères faisant la bonne réputation de Tahiti, sont broyées et utilisées dans les cosmétique et dans l’industrie pharmaceutique.

Les Perles d’eau douces sont légèrement moins brillantes que leurs cousines les perles d’eau de mer. Cependant elles offrent une plus large variété de couleurs et de formes. Elles tendent aussi à être moins onéreuses que leurs cousines d’eau de mer et étant formées exclusivement de nacre elles sont plus résistantes à l’usage que leurs cousines d’eau de mer nucléonnées. Car en fait les Perles d’Eau Douce différent des autres perles parce qu’elles n’ont pas de noyau de nacre. Les mollusques d’Eau Douce produisent des perles en procédant à plusieurs incisions dans le manteau de l’huitre et en y logeant un morceau de manteau d’une autre huître. Ce processus peut-être réalisé jusqu’à vingt cinq fois par mollusque produisant ainsi jusqu’à 50 perles à la fois, sur la même récolte, pour le même mollusque. Ce qui explique que le coût de production est largement inférieur que celles des mollusques d’Eau de Mer. Ce coût inférieur se répercute évidemment sur les prix de vente. Lorsque l’opération a été réalisée les fermiers replacent les mollusques dans leurs environnements durant 2 à 6 ans, période nécessaire à la gestation des perles. Plus le temps est long plus les chances de trouver des perles à fort diamètre sont augmentées.

Les Perles de Keshi sont formées lorsque le mollusque rejette la greffe en dehors du cœur de l’huitre avant que le processus de culture soit terminé, ou encore une formation de nacre dissidente à coté du noyau, on obtient alors des perles sans noyau aux formes diverses.

Les Perles Mabe sont hémisphériques et formées contre l’intérieur de la coquille de l’huître et non dans le corps même du mollusque. Il est possible de découvrir des Perles Mabe naturelles mais dans la plupart des cas elles sont créées intentionnellement en utilisant un noyau hémisphérique, qui sert de guide plutôt qu’un noyau rond. Ceci en l’implantant contre la coquille de l’huître plutôt que dans le corps de l’huître.

Les Perles d’imitation peuvent être faites à partir du verre, de la céramique, de coquille ou même de plastique. Ensuite elle est enduite de vernis colorés et/ou d’autres matières afin de reproduire l’effet d’une véritable perle en cherchant à s’approcher du lustre et de l’iridescente. C’est Gabrielle Chanel qui, dans les années 1920, les met à la mode.

Qualité de la Perle

L’aspect de la surface de la perle est un critère déterminant le la valeur de la perles, mais dépend vraiment du hasard, et des conditions météo. En effet à tout moment l’huitre peut être basculée, ce qui donnera une perle baroque (de forme irrégulière). Il n’est pas rare non plus qu’un grain de sable s’ajoute au noyau produisant comme une excroissance à la perle. Certaines perles peuvent développer des cannelures ou des anneaux durant leur développement, on leur attribue alors le terme de baguée ou cerclée.

  • En moyenne seulement la moitié des perles récoltées seront commercialisées et seulement 10% seront considérée comme bonne qualité et uniquement 1% de très haut de gamme. Ces statistiques sont valables pour l’ensemble de la perlicuture peu importe la région de production. Le système AAA-A évalue sur une échelle la qualité de la perle, en sachant que AAA est la catégorie la plus élevée regroupant les plus perles les plus parfaites. Il existe aussi la classification dite de Tahiti qui évalue les perles sur une échelle de A à D.

Afin de distinguer une perle de culture d’une perles fines il est nécessaire d’utiliser les rayons X qui permettent de découvrir l’irritant soit le nucléon ou nucléus ou encore un grain de sable ou tout autre élément étranger. On remarque alors que les perles de culture d’eau douce et les perles fines ne peuvent pas être différenciées par cette technique.